Samedi 12 décembre
Il est assez tôt lorsque nous prenons la route N°4 vers Tranpaing Anchanh, j'ai bien noté toutes les instructions : passer l'aéroport, tourner à droite 4,5 kms après au panneau « KTC câbles », contourner le golf Royal et emprunter la piste à gauche sous la porte dorée, premier chemin à droite, le village est là !
Ce village est assez récent, les habitants ont été expulsés de Phnom Penh par des promoteurs japonais pour construire un énorme hôtel de luxe sur les berges du Tonlé Sap sans penser bien sûr à leur difficulté d'aller travailler à la capitale à 20 kms de là.
Les promoteurs se sont quand même engagés à construire une école primaire sur le site, les écoles maternelles n'existent pas au Cambodge ou elles sont privées.
C'est le directeur Théa qui, voyant le désarroi des parents pour garder les petits et l'absentéisme des plus grands qui du coup restaient s'en occuper à la maison, a décidé d'ouvrir une classe accueillant les 3 – 5 ans.
Mais, cette classe n'est pas du tout prise en charge par l'état, les parents payent un euro par mois quand ils le peuvent, le reste étant à trouver.... et c'est là que nous intervenons !
Pascale, la présidente de l'Association, à la recherche d'une école que nous pourrions soutenir, est arrivée par hasard à Tranpaing-Anchanh il y a un an, Théa parle un peu le français, la gestion de la classe se fait aussi avec les responsables de quartiers, les enfants sont accueillis toute la journée, ils ont un repas le midi, une douche pour laquelle il faut acheter l'eau, deux institutrices et une cuisinière -assistante maternelle- Pour toute cette logistique il ne faut que 240 euros par mois pour les 50 enfants !
Pas question pour nous de couvrir tous les frais, il est impossible que nous les laissions dépendre entièrement de l'extérieur ; nous les aidons comme nous pouvons dans de l'équipement, dans du matériel scolaire et pédagogique, pour l'achat de l'eau (mais l'arrivée de l'eau et de l'électricité se fait actuellement dans le village) et en participant au salaire des enseignantes embauchées par le directeur.
C'est très important pour l'Association d'aller régulièrement sur place voir comment les fonds sont utilisés, déterminer les nouveaux besoins et surtout créer un lien amical. Ces visites se font pour l'instant au hasard des voyages des uns et des autres... Je vous livre ici, tel que, le retour que j'en ai fait pour l'AG.
Il est assez tôt lorsque nous prenons la route N°4 vers Tranpaing Anchanh, j'ai bien noté toutes les instructions : passer l'aéroport, tourner à droite 4,5 kms après au panneau « KTC câbles », contourner le golf Royal et emprunter la piste à gauche sous la porte dorée, premier chemin à droite, le village est là !
Ce village est assez récent, les habitants ont été expulsés de Phnom Penh par des promoteurs japonais pour construire un énorme hôtel de luxe sur les berges du Tonlé Sap sans penser bien sûr à leur difficulté d'aller travailler à la capitale à 20 kms de là.
Les promoteurs se sont quand même engagés à construire une école primaire sur le site, les écoles maternelles n'existent pas au Cambodge ou elles sont privées.
C'est le directeur Théa qui, voyant le désarroi des parents pour garder les petits et l'absentéisme des plus grands qui du coup restaient s'en occuper à la maison, a décidé d'ouvrir une classe accueillant les 3 – 5 ans.
Mais, cette classe n'est pas du tout prise en charge par l'état, les parents payent un euro par mois quand ils le peuvent, le reste étant à trouver.... et c'est là que nous intervenons !
Pascale, la présidente de l'Association, à la recherche d'une école que nous pourrions soutenir, est arrivée par hasard à Tranpaing-Anchanh il y a un an, Théa parle un peu le français, la gestion de la classe se fait aussi avec les responsables de quartiers, les enfants sont accueillis toute la journée, ils ont un repas le midi, une douche pour laquelle il faut acheter l'eau, deux institutrices et une cuisinière -assistante maternelle- Pour toute cette logistique il ne faut que 240 euros par mois pour les 50 enfants !
Pas question pour nous de couvrir tous les frais, il est impossible que nous les laissions dépendre entièrement de l'extérieur ; nous les aidons comme nous pouvons dans de l'équipement, dans du matériel scolaire et pédagogique, pour l'achat de l'eau (mais l'arrivée de l'eau et de l'électricité se fait actuellement dans le village) et en participant au salaire des enseignantes embauchées par le directeur.
C'est très important pour l'Association d'aller régulièrement sur place voir comment les fonds sont utilisés, déterminer les nouveaux besoins et surtout créer un lien amical. Ces visites se font pour l'instant au hasard des voyages des uns et des autres... Je vous livre ici, tel que, le retour que j'en ai fait pour l'AG.
Compte-rendu de la visite à l’école de Tranpaing Anchanh, le 12 décembre 2009
Après d’être mis d’accord avec Théa par téléphone, nous passons la matinée du samedi à l’école.
Moment émouvant quand les premières maisons du village apparaissent, j’attends ce moment avec beaucoup de joie mais aussi un peu d’appréhension, cette visite va-t-elle répondre à toutes les attentes ?
Les enfants se précipitent pour nous saluer, Théa nous reçoit dans son bureau, nous parlons de l’école en général, des effectifs, des enseignants, des problèmes de l’éducation au Cambodge et nous en arrivons vite à la création de la classe de maternelle.
J’ai déjà repéré les locaux, la salle est au fond de la cour, à droite, un tourniquet et une balançoire juste devant la porte… mais, avant d’y aller Théa veut nous montrer la bibliothèque dont il est très fier !
C’est effectivement une belle salle, bancs, sièges bien installés, étagères garnies de livres scolaires et d’histoires enfantines, panneaux éducatifs sur les murs… Le grillage que l’association a fait poser est bien nécessaire, il évite à la fois à d’éventuels visiteurs d’y pénétrer ainsi qu’aux oiseaux ou autres animaux, la pièce est bien protégée.
Nous y passons un moment à regarder les différentes méthodes d’apprentissage de la lecture, des mathématiques (nos amis sont d’anciens enseignants de primaire) tout cela en partageant avec Théa son souci de faire vivre cet endroit ; apparemment ce local servira aussi de base de dépôt pour une future bibliothèque ambulante.
Puis nous nous dirigeons vers la classe des petits, ils sont là dès l’entrée, ils nous accueillent joyeusement. Une seule institutrice est présente, l’autre passe un concours pour être titularisée.
La classe est chaleureuse, agréable, les enfants y sont à l’aise, ils prennent bien possession de l’espace, vont et viennent et s’appliquent lorsque la maitresse leur donne des puzzles ou autres jeux.
Grace à notre guide je parle un peu avec elle, elle me raconte d’abord ce qu’elle fait travailler aux enfants : elle développe essentiellement leurs cinq sens par le jeu, les coloriages, le découpage (d’où la nécessité d’avoir du matériel), la lecture de contes etc… elle me montre les quelques réalisations.
Il est temps d’apporter les étagères dans la classe. J’en ai acheté quatre, en bambou, les mêmes que dans la bibliothèque. Elles sont posées contre le mur du fond, la maitresse se chargera de l’installation définitive. A voir son air ravi, et celui de Théa, elles vont bien servir.
Puis je déballe les livres, les memorys, les lotos et les puzzles ainsi que crayons, cahiers et livres que j’apporte de la part de l’Association. Les enfants viennent autour du bureau, sont curieux de voir ce nouveau matériel.
J’en profite pour donner à Théa le calendrier 2010 (je regrette de ne pas en avoir un pour la classe !) notre guide l’admire aussi, je crois que la qualité du support et les photos des enfants les surprennent ! le mois d’Octobre, avec la petite élève, a son succès…Je demande aux enfants si ils n’ont pas quelque chose à nous chanter et les voici tous en rond à pousser la chansonnette, sauf que les notes et les voix sont bien plus aiguës que chez nous…. et ce sont des petits ! tout ceci se termine dans une joyeuse cacophonie !A nous maintenant de répondre par la pareille, nous entamons à 4 notre répertoire de comptines qui les fait bien rire pendant que notre guide fait la traduction pour la maitresse (qui rit aussi !) A moi ensuite de me lancer avec eux dans deux ou trois rondes, mais je ne résiste pas longtemps à leur énergie
Nous parlons avec Théa de l’intérêt de cette classe, de son fonctionnement. Ce sont des petits, les maitresses font des activités avec les enfants, leur développement s’en ressent lorsqu’ils intègrent le primaire mais c’est aussi une garderie bien pratique pour les parents qui vont travailler à l’extérieur.
Nous parlons aussi de l’absentéisme, des problèmes des parents pour scolariser les enfants mais il n’a guère d’éléments de réponse. Cependant Théa accepte dans la cour quelques enfants qui trainent par là…
Nous évoquons l’arrivée de l’électricité dans le village dont les travaux commencent et du raccordement à l’eau prévu au printemps. Voilà deux problèmes qui doivent être résolus rapidement ! Je lui rappelle aussi qu’un versement a été fait en avance, il n’a pas encore vu le compte. Je lui redis tout notre désir d’avoir plus souvent des nouvelles, notre besoin de contacts et aussi de rendre des comptes… mais ce n’est pas facile de parler de tout ça !
Je demande à Théa s’il peut m’accompagner chez les hôtes de Pascale et JC. Nous en profitons pour évoquer un peu les difficultés du village et l’aide éventuelle qu’on peut apporter.. Il en parlera avec les chefs de quartier (lui-même n’habite pas ici) Au retour dans la cour, les enfants du primaire sont sortis de classe, c’est l’agitation autour de nous avec toujours beaucoup de sourires….Il est temps pour nous de partir, Théa dit : « déjà ! » mais ne propose pas une rencontre dans son bureau ou autre…Je quitte l’école avec plusieurs sentiments mêlés… de la joie d’avoir vu ces enfants si heureux, de la satisfaction car la classe « roule » en partie grâce à nous, sentiment aussi du « travail bien fait » par eux, par nous et aussi déjà des regrets à peine sortie du village de ne pas avoir su ou pu tout dire…
Bilan de la visite :
- La classe fonctionne bien, l’enseignement est profitable aux enfants qui développent leurs capacités pour une entrée en primaire.
- L’aide apportée aux parents est très appréciable, les enfants sont gardés, stimulés, nourris, douchés; ils peuvent ainsi travailler au loin sans souci.
- Théa est un directeur compétent qui dirige tout à fait correctement son école dans un souci de développement (propreté, respect des engagements, vision de l’avenir)
- Les quelques questions liées à l’eau et à l’électricité sont en passe d’être résolues d’où des dépenses supprimées, à suivre…
- Les difficultés résident dans la communication directe et dans le suivi des actions.
- Question à se poser : comment ouvrir notre aide au village et aux parents, comment avoir les retours clairs et précis des besoins, comment effectuer une présence soutenue ?
Nous prenons l'avion dans quelques heures, nous mangeons avec Sokka et Thaèm au Khmer Surin, un restaurant installé dans une ancienne maison khmère, au milieu de la verdure, avec une déco très raffinée. Nous refaisons un tour au Musée National, intéressant de le revoir après avoir visité les sites, et Sokka est avec nous pour les explications qui nous avaient manquées. Grâce à nos deux guides et à l'excellente organisation de "Terre Cambodge" qui a su comprendre quel type de voyage nous voulions, nous avons fait un séjour magnifique.
Toujours beaucoup de nostalgie quand un voyage se termine surtout que nous avons vécu pendant ces trois semaines des moments très intenses.
Il s'agit maintenant de reprendre pied chez nous ! Noël est dans moins de quinze jours.... Nous serons demain à Paris et lundi à la maison.
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